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Commerce

Parité étudiante en écoles de commerce : un oui ... mais

08.03.2024
Ecoles Post-Bac

Dans les couloirs des écoles de commerce, le vent du changement souffle, mais l'égalité des genres reste un horizon encore un peu flou. Alors que les institutions éducatives cherchent à favoriser la diversité et l'inclusion, la représentation équilibrée des hommes et des femmes dans les programmes de formation devient une priorité. Cependant, malgré les progrès réalisés au fil des années, des disparités persistent encore dans la répartition des sexes au sein des écoles de commerce.

Classes prépa et concours : match (presque) gagné !

Dans les classes préparatoires, la majorité des étudiants témoignent d'une absence de différences de traitement entre hommes et femmes. Du côté des concours, pour la session 2023, la parité au concours Sésame entre garçons et filles reste quasiment stable (56 % pour les garçons et 44 % pour les filles). Le concours Accès s'améliore mais la parité n'est pas encore respectée. En effet, les candidats étaient à 58% des hommes et à 42% des femmes.

Une parité qui s'arrête à la porte des spécialités

Dans le paysage des écoles de commerce, le spectre de la parité des genres prend une teinte plus contrastée. En effet, si le taux moyen de féminisation dans ces établissements culmine à 48,9%, cette représentation cache des nuances frappantes. Dans le choix des spécialités, un ratio 60-40 émerge, avec 60% de garçons plongeant dans les arcanes de la finance, tandis que 60% de filles s'engagent sur les sentiers du marketing. Cette tendance marquée reflète la stagnation des stéréotypes de genre.

Des parcours comme "Finance ou conseil audit" voient seulement 17% de filles s'y aventurer, tandis que le balancier de la parité penche fortement en faveur des garçons à 83%. Pour des parcours plus "Business", les chiffres oscillent à 30% pour les filles et 70% pour les garçons, tandis que les parcours à l'international accueillent à peine 9% de représentantes féminines. Seuls les parcours "Supply Chain” émergent comme un havre d'équilibre, accueillant souvent une bonne répartition entre les sexes. Cela souligne que les parcours favorisés par les premiers conduisent à des métiers moins saturés et plus lucratifs, menant ainsi à une rupture dans l'égalité économique.

Selon Isabelle Chevalier, directrice du Département Talent & Career de NEOMA, la "genrisation" des filières et des métiers est un défi complexe à relever. Les biais cognitifs inconscients constituent des obstacles de taille, où les garçons s'engagent sur des modèles de réussite préconçus, tandis que les filles se limitent dans leurs ambitions. Pour Pete Stone, fondateur de Just Different, la prise de conscience est la première étape cruciale pour démanteler ces stéréotypes. Dans cette quête vers l'inclusion, les écoles de commerce ont un rôle vital à jouer, où chaque conférence, chaque initiative représente un pas de plus vers l'égalité des genres.

Des mythes bien ancrés !
>> 59 % des hommes de 25 à 34 ans estiment que le cerveau masculin est différent du cerveau féminin, ce qui explique que les hommes ont tendance à avoir plus d'aptitudes dans les matières scientifiques et les femmes dans les matières littéraires.
>> 53 % des hommes de cette même tranche d'âge estiment que « les femmes sont psychologiquement plus fragiles que les hommes », contre 35 % pour l'ensemble des hommes et des femmes.
Source : www.challenges.fr

Des salaires inégaux dès le premier emploi

Les inégalités d'emploi et de salaire entre les femmes et les hommes se révèlent dès la sortie de l'école, indépendamment de la filière choisie. Les indicateurs tels que le taux net d'emploi, la part de contrats à durée déterminée, l'accès au statut de cadre, et le niveau de salaire brut annuel moyen (avec ou sans prime) reflètent une réalité genrée sur le marché de l'emploi.

En particulier, les jeunes diplômées managers se trouvent dans une position moins favorable que leurs homologues masculins. Entre 2004 et 2023, le salaire de sortie des écoles de commerce a augmenté de 32,43%, passant de 29 700€ à 39 332€. Cependant, cette progression s'accompagne d'une aggravation de l'écart de rémunération entre les femmes et les hommes. En 2004, cet écart était de 5%, mais il est passé à 6,8% en 2023. Ainsi, une femme diplômée d'une école de commerce percevrait un salaire moyen de 37 963€ en 2023, contre 40 744€ pour les hommes.

Source : www.etudiant.lefigaro.fr