Le Monde titrait la semaine dernière “Les françaises au sommet” en référence au classement Quacquarelli Symonds (QS). Trois jours plus tard, Le Figaro titrait quand à lui “Les françaises en chute libre”, s'appuyant alors sur dernier classement du Financial Times. En cette saison des classements et au vu de ces titres contradictoires dans la presse, une question légitime se pose : que faut-il penser des classements ?
Chaque classement des Grandes Écoles est réducteur : il place sur une même ligne de départ des établissements dont les objectifs et les stratégies pour les atteindre sont totalement différentes. Une école entrant dans les clous définis par un classement sera forcément dans la crème des établissements, alors qu'une école s'axant sur une stratégie plus atypique ne verra pas ses efforts récompensés et sera déclassée.
Un rapport de la FNEGE pointait en 2011 ces problèmes et dénoncaient le fait que les classements étaient facteur d'uniformisation et freinaient donc l'innovation.La subjectivité des classements pose également problème. Comment juger la qualité d'un enseignement ? La question est difficile, et on se contente donc d'aligner des statistiques dénuées de fond : nombre de professeurs, nombre d'étudiants internationaux, nombre de diplômés...
Les détenteurs de classements détiennent un véritable pouvoir sur les grandes écoles. Ce sont eux qui définissent la norme, qui définissent le meilleur modèle pour les écoles, c'est à dire un modèle qui rentre dans leurs canons. Ce modèle normatif impacte évidemment les écoles qui, face à l'importance que prennent chaque année les classements dans les yeux des candidats, modifient leurs enseignements pour devenir l'école-type qui occupera le haut du panier et qui gagnera donc en réputation. Les business schools se plient donc aux règles édictées pour gagner en attractivité et misent toujours plus sur des critères tels que la recherche ou encore le fameux niveau de rémunération à la sortie. Ces critères sont pris en compte depuis des années dans les différents classements.Le Financial Times a bousculé brutalement cette année les règles du jeu, en modifiant drastiquement ses critères et en faisant progresser, comme par hasard, une grande majorité des institutions britanniques. De quoi douter encore plus de la fiabilité de ces classements...
Ces constats et limites des classements posés, il s'agit de prendre chacun d'eux avec recul et de ne pas être dupe de la façon dont ils sont construits. Un classement ne peut et ne doit pas être pour vous déterminant du choix de votre école. Premièrement, ne pas prendre la hiérarchie des écoles comme certitude, mais faire plus attention aux indicateurs pris en compte pour établir cette dernière (et également les remettre en cause, certains pris en compte ne sont pas fiable).Deuxièmement, comparer les classements entre eux et leurs indicateurs. Cela permet de corriger certains abus et de rééquilibrer ces hiérarchies. Enfin, compléter ces classements avec les accréditations, des recherches sur les sites de chaque institution, et idéalement des échanges avec des étudiants ou diplômés de chaque école.
Résumons donc en quatre mots : gardez votre esprit critique.
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