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Commerce

L’ESSEC et le Tage Mage

10.08.2017
Ecoles Post-Bac

L'ESSEC abandonnait ses tests d'aptitudes en 2011 au profit du Tage Mage pour son concours AST : premier bilan après l'apocalypse 

J'ai déjà évoqué dans un précédent billet l'abandon par l'ESSEC de ses tests d'aptitudes en admission sur titre, au profit d'un recours au Tage Mage.

Vous vous en doutez, pour Aurlom comme pour l'amoureux du Tage Mage que je suis, c'est plutôt une bonne nouvelle – puisque nos préparations intensives au Tage Mage ont déjà permis à de nombreux élèves d'obtenir des scores très supérieurs à la moyenne.

Il me semble cependant que le choix de l'Essec est le syndrome d'une sérieuse remise en question.

Après avoir fait passer le libellé de sa formation « grande école » de « MBA » vers « MSc », s'alignant ainsi avec la plupart des business schools françaises et européennes, l'Essec embraye en renonçant à ses tests d'aptitude « maison » au profit du Tage Mage.

L'école avait pourtant vanté jusqu'alors les mérites de son système, qui avait effectivement pour lui une originalité incontestable – notamment au niveau de certaines des épreuves verbales.

Que faut-il penser de cette renonciation ?

Deux hypothèses sont envisageables :

La première est celle d'une volonté presque frénétique de s'aligner sur la norme, après que l'école ait souffert pendant près d'une décennie des bizarreries de son cursus.

Il faut rappeler en effet que c'est principalement du fait de son format « Junior MBA » qui n'était compris ni en France, ni à l'étranger que l'Essec a fait figure de grande absente des classements européens et mondiaux depuis le début des années 2000 – la qualité de son cursus n'ayant fondamentalement pas été remise en doute.

Le retour au conformisme du MSc devrait lui permettre de retrouver une visibilité mondiale et de clore ce faisant le dossier d'une période difficile.

C'est peut-être dans le même esprit qu'elle renonce à des tests développés en interne au profit du Tage Mage ou du GMAT (qui font l'objet d'une reconnaissance plus vaste). 

La seconde hypothèse est celle du rapport coût/efficacité : en développant et en corrigeant ses propres tests de logique, l'Essec consentait à un investissement qui ne pouvait se justifier qu'au regard d'un « plus » qualitatif dans le recrutement.

S'il s'avère à terme que la finesse de sélection des tests « maison » n'est pas assez supérieure à celle que procure le Tage Mage ou le GMAT pour justifier les sommes consacrées à la développer, il est logique que l'Essec mette fin à cet investissement et rationalise son processus d'admission.

A mon avis, comme souvent, la réalité se situe entre les deux possibilités.

Ce qui signifie notamment que l'Essec avait surestimé la valeur de ses tests de logique – et si l'on doit la féliciter de savoir revenir sur ses choix, on ne peut que regretter, pour elle comme pour ses élèves, qu'elle n'ait pas su le faire plus tôt.

 Franck Attelan