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Oral d'admission aux grandes écoles : maîtrisez le fond

Modifié le 19/04/2022

Structurez vos propos 

Nous ne doutons pas que vous saurez user de vos charmes naturels pour séduire vos jurys (la forme).

Sachez toutefois que ces derniers ne seront pas dupes. Ainsi, parmi les qualités que les jurys devront identifier et évaluer, il y aura votre capacité à structurer efficacement vos propos, votre l'esprit d'analyse et de synthèse ainsi que votre répartie.

Aurlom était à l'honneur dans 66 minutes sur M6 !

Coaching individuel de 4 h à Paris

Coaching individuel de 4 h à distance

Coaching individuel de 8 h à Paris

Coaching individuel de 8 h à distance

[1. Tout d'abord... (1)... (2)... Ainsi/Enfin]
Voici la base de tout propos structuré. Si l'on vous pose une question d'actualité ou une question qui appelle une réponse circonstanciée, ayez donc le réflexe de prendre 3 ou 4 secondes avant de répondre et ce, dans le but de structurer votre réponse.

[2. D'un point de vue politique / économique / social / culturel / technologique / écologique / éthique...]
Il convient à l'oral de montrer au jury que votre vision des choses n'est pas linéaire et que vous êtes capable d'approcher les questions qui vous sont posées sous des angles divers et variés.

[3. L'approche « Contexte / Objectifs / Moyens / Résultats / Apports »]
Lorsque vous relatez une expérience professionnelle ou extra-scolaire, il peut être bon de l'approcher sous l'angle COMRA : Contexte, Objectifs, Moyens, Résultats, Apports : 

« (Contexte) En juillet 2016, je venais d'obtenir mon baccalauréat et j'avais alors décidé de rester sur Paris et d'y passer mes vacances d'été. » (Objectifs) Je souhaitais avoir une première « longue » expérience en entreprise et être un salarié à part entière, un salarié qui compte dans l'entreprise. (Moyens) J'ai alors postulé à une offre chez McDonald's et je suis rapidement devenu équipier au McDonald's du quartier des Halles de début juillet à fin août 2016. J'étais heureux d'occuper ce poste qui exigeait beaucoup de polyvalence et qui allait me permettre de comprendre efficacement le fonctionnement d'une entreprise et surtout de bien comprendre quel serait mon rôle. (Résultats) Je pense qu'en 2 mois, j'ai énormément appris : préparer les commandes en cuisine, tenir une caisse ou encore veiller à la propreté du restaurant (cuisine, sanitaires, etc.) J'ai su démontrer mon efficacité en cuisine (j'ai notamment en période de rush réussi à préparer 60 Big Mac en mois de 5 minutes !) et mon manager a apprécié ma capacité à être respectueux des procédures de prise de commandes en caisse. (Apports) Cette expérience m'a beaucoup apporté : la rigueur, l'écoute, la ténacité et surtout un grand sens de l'humilité et du respect. Il n'y a pas de sot métier et quel que soit son niveau dans la hiérarchie, on joue toujours un rôle essentiel dans l'entreprise et on fait toujours partie d'un tout. Si mon travail est bien fait, alors les répercussions sur les autres membres de l'équipe sont bénéfiques et tout avance dans le bon sens, pour le plus grand bonheur des clients. »

[4. Le SWOT : forces, faiblesses, opportunités, menaces]

Dans certains entretiens exigeants (ESSEC, ESSEC AST, Mastères Spécialisés), il peut être bienvenu d'aborder vos réponses sous l'angle d'un SWOT.
Questions pour lesquelles des réponses SWOT sont les bienvenues :

« Comment se porte actuellement le secteur du luxe ? » ; « Que pensez-vous du marché des séniors en France ? » ; « Pensez-vous que la France est un pays attractif pour des investisseurs étrangers ? ».

L'analyse SWOT (Strengths – Weaknesses – Opportunities – Threats) est un outil d'analyse stratégique. Il combine l'étude des forces et des faiblesses d'une organisation, d'un territoire, d'un secteur, etc. avec celle des opportunités et des menaces de son environnement, afin d'aider à la définition d'une stratégie de développement.
Le but de l'analyse est de prendre en compte dans la stratégie, à la fois les facteurs internes et externes, en maximisant les potentiels des forces et des opportunités et en minimisant les effets des faiblesses et des menaces.

  • Étude des forces
    Les forces sont les aspects positifs internes que contrôle l'organisation ou le pays, et sur lesquels on peut bâtir dans le futur.
  • Étude des faiblesses
    Par opposition aux forces, les faiblesses sont les aspects négatifs internes mais qui sont également contrôlés par l'organisation, et pour lesquels des marges d'amélioration importantes existent.
  • Étude des opportunités
    Les opportunités sont les possibilités extérieures positives, dont on peut éventuellement tirer parti, dans le contexte des forces et des faiblesses actuelles. Elles se développent hors du champ d'influence du pays ou à la marge (ex. : changement de goût des consommateurs pour tel produit, développement du commerce par Internet, etc.)
  • Étude des menaces
    Les menaces sont les problèmes, obstacles ou limitations extérieures, qui peuvent empêcher ou limiter le développement du pays ou d'un secteur (ex. : le luxe). Elles sont souvent hors du champ d'influence du pays ou à la marge (ex. : prix de l'énergie en forte augmentation, contexte juridique très contraignant, etc.).

Gérez les enchaînements 

L'acquisition de cette maîtrise du fond doit pouvoir vous amener à optimiser votre gestion des enchaînements. Optimiser les enchaînements signifie notamment que vous avez en permanence en tête le triangle ci-dessous :

Ce triangle synthétise et exprime les différents grands champs d'attente des jurys d'entretien. Chacune des trois pointes correspond à une attente majeure, le cœur des attentes des jurys se situant dans les interrelations entre les pointes.

En d'autres termes, les jurys attendent que vous vous connaissiez bien. Cette connaissance de vous-même doit vous amener, non seulement à cerner vos qualités, vos défauts et vos caractéristiques, mais également à savoir aller chercher, dans vos expériences, ce qui explique et justifie votre projet.

L'importance des derniers mots prononcés 

Faites très attention aux derniers mots que vous prononcez lorsque vous terminez une phrase. L'expérience montre en effet que le jury rebondit dans 9 cas sur 10 sur les 2 ou 3 derniers mots qui concluent votre propos. Ainsi par exemple, en terminant votre propos par « … d'ailleurs, si j'intègre votre école, je souhaiterais vivement effectuer un échange universitaire au Brésil. », et bien il y a toutes les chances que votre jury vous invite à détailler plus avant votre intérêt pour les échanges universitaires et surtout votre intérêt pour le Brésil. Cette technique est redoutable car elle vous permet d'une certaine façon de « manipuler » votre jury de façon intelligente. Il vous suffit en effet de « placer » en fin de phrase un dossier que vous maîtrisez parfaitement et il y a alors toutes les chances que le jury souhaite en savoir plus. Et sans s'en rendre compte, le jury vous pose des questions dont vous connaissez déjà les réponses !

« Le candidat doit savoir manipuler l'entretien. » 

Tous les conseils de Franck Attelan et de Fabrice Carlier, auteurs de la Bible des Entretiens de Motivation et de Personnalité aux Oraux des Grandes Ecoles de Commerce.

Le storytelling 

Que les choses soient claires : votre jury sera toujours plus intéressé par « l'univers narratif » que vous voudrez bien lui offrir que par quelque démonstration rationnelle visant à lui prouver que vous êtes le meilleur. Un bon récit vaudra toujours plus qu'une bonne démonstration. Comprenez bien qu'un jury n'attend jamais de vous que vous dressiez victorieusement une liste d'expériences professionnelles ou extrascolaires dénuées d'âme. Un jury attend de vous quelque chose de beaucoup plus simple. Un jury souhaite que vous convoquiez toujours une belle histoire qui met en scène des moments forts de votre vie, ceux qui vous ont apporté de pleines satisfactions, tout comme ceux qui ne vous ont apporté que chagrin et déception. Un jury attend une histoire authentique, VOTRE histoire.

Dialoguer avec le jury

Le dialogue avec le jury est consubstantiel à l'exercice et à l'épreuve qui vous attendent. Cette volonté de dialogue, manifeste chez les membres des jurys, doit également vous animer. Faute de quoi, votre entretien sera, soyez-en certain, raté. Si la plupart des candidats parvient à débattre et dialoguer sans trop d'effort avec le jury, il est certains pièges que vous vous devez d'éviter.

  • Évitez de donner l'impression d'être trop sûr de vous : les jurys apprécient fort peu les candidats qui, du haut de leur vingt (et parfois quelques) années, ont tout vu du monde, savent, tout, connaissent tout, tranchent de tout.
  • Ne produisez pas de discours trop lisse ou convenu : le jury cherchera à savoir, par des questions directes et inhabituelles, si vous êtes aussi lisse et aussi conformiste que vous donnez l'impression de l'être.
  • Affirmez-vous : si, naturellement, l'emploi de formules comme « je pense que » peut, suivant les questions, s'imposer, il est de nombreux registres dans lesquels vous êtes censé, non pas penser, mais savoir ou être certain…
  • N'ayez pas l'air trop préparé : même si les oraux et entretiens se préparent avec soin, les jurys n'apprécient pas les candidats ne faisant que déglutir des réponses manifestement préparées et apprises par cœur…

Désamorcez les questions délicates ou difficiles 

Ne partez pas de l'idée que vous pourrez anticiper toutes les questions, vous n'y parviendrez pas. Si certaines questions sont attendues, d'autres, découlant souvent de vos expériences ou ce que le jury perçoit de vous, sont plus difficilement sujettes à anticipation. Il vous faut donc pour partie vous préparer… à ne pas être prêt, à être surpris, désarçonné sans doute, par une question imprévue. Pour autant, il est possible, dans une certaine mesure, de se préparer à être surpris.

Pour ce faire, trois méthodes principales sont envisageables, lesquelles peuvent naturellement se cumuler. Dans un premier temps, vous pouvez, face à une question inattendue, effectuer une pause avant de commencer à répondre. Cette technique présente plusieurs avantages, et notamment celui de vous permettre de réfléchir quelques secondes à ce que vous allez répondre. La deuxième modalité possible de réponse peut consister, là aussi, à vous permettre de gagner du temps. En reformulant la question, vous vous donnez en effet du temps et avez de surcroît la possibilité, dans votre reformulation, de réorienter la question dans un sens vous convenant mieux. Enfin, troisième « riposte » possible : l'humour. À condition de ne pas en abuser, l'humour constitue une efficace façon de répondre… sans toujours répondre. Il s'agit en revanche d'un domaine dans lequel vous pouvez difficilement improviser : votre « bilan » personnel vous a permis de savoir si cette qualité vous était reconnue.