Force est de constater l'évolution des phases de recrutement des entreprises : plus professionnalisées, plus internationalisées, et parfois même avec une prime aux parcours atypiques… Comment y voir clair ? Quelles opportunités devez-vous saisir pour vous engager dans un métier et un secteur d'activité pérennes et innovants ? Quelles perspectives pourrez-vous donner à votre parcours universitaire pour faire de votre projet professionnel une réalité ? Ubérisation, intelligence artificielle, robotisation : adapter son projet professionnel aux exigences de demain On parle beaucoup de digitalisation, d'ubérisation, ou encore de révolution numérique majeure. En effet, certains métiers et secteurs d'activité sont amenés à péricliter, victimes du progrès technique. Tout cela semble le prélude d'un phénomène plus large : l'essor de la robotisation et de l'intelligence artificielle, incontournable à bien des égards. En effet, et notamment d'après Jacques Attali, c'est l'économie et la société toutes entières qui seront amenées à subir des mutations fondamentales et très profondes à court et moyen termes : « L'éducation, la santé, la surveillance, le tourisme – voyez Airbnb – les conseils juridiques, les librairies… une foultitude d'activités. Même les services publics, même la police sera, est déjà, concernée. La mise en commun des services, des espaces et des savoirs est irréversible. »
Un rapport du cabinet McKinsey & Co va plus loin et affirme ainsi que 800 millions d'emplois humains auront disparu d'ici à 2030, soit 85 % des emplois actuels, remplacés par l'automatisation et les robots. Ainsi, des secteurs entiers sont menacés, comme la banque ou l'assurance, ou encore la comptabilité et la bureautique. Selon l'étude de l'Institut Sapiens, la robotisation et la digitalisation de l'économie tendent à menacer directement 2,1 millions d'emplois en France à court terme.
Ces données et appréhensions nouvelles doivent nous faire comprendre que la poursuite d'études à haute valeur ajoutée est une nécessité. C'est le principe de la double compétence : disposer d'une solide aptitude au management à quoi s'ajoute une spécialisation, qui fait de votre profil un atout incontournable. Les admissions parallèles : des profils à haute valeur ajoutée C'est la raison pour laquelle les profils admissions parallèles sont de plus en plus appréciés par les recruteurs. Haute valeur ajoutée car maîtrisant une réelle technicité et un savoir-faire, ils deviennent peu à peu un réel atout pour ces entreprises. Manager une business unit, diriger un bureau d'études, mettre en place un plan marketing ou encore animer une cellule R&D : autant de postes requérant une maîtrise du sujet traité, souvent très technique, ainsi qu'une capacité à manager et gérer des projets à haute intensité capitalistique. Ainsi, de nombreux profils optent pour ces cursus complémentaires. Prenons le cas d'école d'un étudiant en Faculté de Pharmacie qui a pour projet professionnel d'évoluer au sein de l'industrie pharmaceutique. Sa connaissance du monde de la pharmacie est un incontestable atout pour intégrer cette industrie de pointe, qui nécessite des connaissances scientifiques accrues, d'autant plus qu'il s'agit de produits particulièrement sensibles. Mais cela nécessite également des notions approfondies de management, de commerce, de marketing ou encore de finance, tout cela dans un environnement juridique toujours plus contraint et internationalisé. Des partenariats stratégiques entre écoles et Universités ?
A cet effet, et à titre d'exemple, une convention entre la Faculté de Pharmacie de l'Université Paris Descartes et l'ESSEC a été créée. Celle-ci permet de proposer aux étudiants de déposer une candidature à l'entrée sur dossier à l'ESSEC Grande Ecole dès la fin de la 4e année. S'ils sont admis, ils pourront poursuivre leurs études de pharmacie en filière industrie et à l'ESSEC au sein d'un cursus intégré. A l'issue de la 5e année, les étudiants pourront ainsi obtenir le diplôme de docteur en pharmacie ainsi que le MSc (Master of Sciences in Management) de l'ESSEC Grande Ecole. Cette complémentarité permet par ailleurs de gagner une année par rapport au cursus classique. Ce type de profils doublement diplômés suscite bien évidemment le plus grand intérêt des recruteurs, recherchant technicité et capacité à manager une équipe et gérer un projet.
Dans ce même état d'esprit, l'école de commerce Télécom Ecole de Management (membre des concours Passerelle 1 et 2) et l'école d'ingénieur Télécom SudParis ont noué un partenariat stratégique en vue de former des ingénieurs-managers sur le constat suivant : les technologies de l'information sont en entreprise un enjeu crucial, nécessitant une gouvernance de la part des organisations. Le programme est donc destiné à former des ingénieurs-managers, capables de piloter les projets en lien avec les systèmes d'information, tout en apportant une expertise dans le cycle de vie des applications, une assistance aux utilisateurs, dans un contexte de qualité et de sécurité. Les écoles de commerce ne s'y trompent pas, et proposent des admissions parallèles à une très grande diversité de profils. Il n'est pas rare de voir un diplômé d'écoles d'ingénieurs, d'Universités, ou de Facultés intégrer une école de commerce. En effet, la poursuite d'un cycle universitaire quasi-complet fait de ces profils un atout en matière de technicité, de savoir-faire et de maturité. Prenons l'exemple d'un ancien Aurlom.
Ces étudiants, venant de l'université, de BTS et IUT, ont en général acquis durant leurs premières années d'études une certaine autonomie dans leur travail, voire de premières expériences professionnelles grâce aux stages. Les DUT représentent ainsi près de la moitié des admis en AST1 (Admission sur Titre à Bac +2), tel que le concours Tremplin 1 regroupant Kedge et Neoma, l'autre moitié étant partagée entre les BTS et les diplômés d'une L2. De nombreuses écoles de commerce ont fait le pari de la diversité afin de créer toutes les conditions d'une émulation et d'un partage des connaissances. En effet, à mesure où les étudiants sont éligibles du point de vue du diplôme (crédits ECTS suffisants), il est possible d'intégrer une école de commerce après une grande pluralité de formations, à condition bien sûr de justifier d'un projet professionnel s'inscrivant à la fois dans la personnalité de l'étudiant, son cursus, et l'école qu'il vise.
De très nombreux étudiants ont fait le choix d'une école de commerce à la suite d'un Bac +2/Bac +3, non pas en rupture avec leur cursus universitaire, mais en pleine cohérence et en complémentarité. En effet, on observe une réelle adéquation entre les écoles de commerce et les étudiants issus de BTS NRC (Négociations Relations Clients), CI (Commerce International), ou encore MUC (Management des Unités Commerciales), ou encore issus de DUT TC (Techniques de Commercialisation), ou même de Licence d'Economie, d'Eco-Gestion, ou de Droit. Ceux-ci ayant accompli et terminé leur premier cycle d'études supérieures trouvent ainsi dans une école de commerce la possibilité de jouir d'un réseau, d'enseignements leur apportant une réelle plus-value, une ouverture internationale ainsi que la possibilité de se spécialiser et de se professionnaliser en Master.
On note également une hausse importante d'étudiants issus de partenariats entre écoles d'ingénieurs et écoles de commerce. En effet, à l'instar de Centrale avec l'EM Lyon, ou encore de l'ENSAE avec l'ESSEC, de plus en plus d'écoles de commerce accueillent en leur sein des étudiants issus d'écoles d'ingénieurs.
Tout simplement car de nombreux ingénieurs seront amenés à diriger des chantiers, des équipes, des laboratoires, et qu'à ce titre, il leur est essentiel de maîtriser les outils indispensables du management, du commerce, mais aussi de l'éthique et parfois même d'outils comptables et de finance.
En outre, ce recrutement en AST est d'autant plus développé, qu'il s'inscrit totalement dans l'essor et la généralisation du format LMD (3 ans : Licence ; 5 ans : Master ; 8 ans : Doctorat) au sein de l'enseignement supérieur. En effet, nombreux sont les étudiants sortant d'un Bac +2 et surtout en Bac +3, souhaitant poursuivre leur cursus dans un but d'internationalisation, de professionnalisation et d'une plus grande technicité dans leurs métiers futurs. Dès lors, ces profils ont désormais pleinement accès à une grande diversité d'écoles de commerce afin de poursuivre leurs études au sein d'un Programme grande école ou bien d'un Master ou d'un MSc.
L'accès post-prépa ou l'accès AST donnent droit au même programme : le Programme Grande Ecole (PGE). En effet, même si les conditions d'accès sont différentes, on ne peut parler d'un demi-diplôme dans le sens où le BTS, l'IUT, la Licence 2 ou 3 sont des diplômes reconnus par l'Etat ouvrant droit à une admission en école de commerce. Dès lors, ces diplômes donnent un accès plein et garanti à un PGE, permettant de suivre une première année très généraliste (L3 et/ou M1), avant de se spécialiser en Master. En effet, l'assise intellectuelle développée au sein d'un premier cycle d'études supérieures type BTS, DUT, ou encore L2/L3, est un atout tant ces formations ouvrent les étudiants à une multitude de matières, mais aussi des stages et parfois même à des séjours à l'étranger.
Fort de plus de 20 ans d'expérience dans l'enseignement, Franck Attelan est le directeur du Groupe Aurlom qui réunit les activités d'Aurlom Prépa, Aurlom BTS+ et High Learning. Diplômé de l'ESSEC, il a d'abord occupé des postes en marketing chez LVMH et L'Oréal en France, aux Etats-Unis et au Japon. Il est par ailleurs Directeur de la collection Le Choix du Succès aux éditions Studyrama, dont les ouvrages ont déjà totalisé des ventes supérieures à 300 000 exemplaires.