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Sciences Po Paris : l'épreuve de langue au concours d'admission en première année

Modifié le 26/01/2019

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1. Présentation de l'épreuve

L'épreuve d'anglais d'entrée à Sciences Po Paris dure 1 h 30 et est affectée d'un coefficient 1 sur 5. Voici le descriptif de l'épreuve tel que présenté sur le site de Sciences Po :

L'épreuve doit permettre d'évaluer la capacité des candidats à utiliser une langue étrangère en contexte, à des fins de communication. 

La nature de l'épreuve ne privilégie aucune formation antérieure et ne nécessite pas de connaissances particulières dans le domaine des sciences sociales. Elle exige cependant une bonne culture générale et une ouverture d'esprit à l'international, exigence qui est placée au cœur du projet éducatif de Sciences Po.

Cette épreuve permet de s'assurer que le candidat est capable de lire et comprendre un texte et qu'il peut s'exprimer par écrit de façon claire et structurée dans une langue étrangère.

Ces deux compétences (compréhension et expression écrites) lui seront en effet indispensables tout au long de son cursus à Sciences Po.

De cette description nous retirerons donc deux enseignements :

  • L'épreuve est avant tout une épreuve de langue vivante, pas une épreuve de culture générale en anglais. Vous êtes prioritairement évalués sur votre capacité à rédiger dans un anglais précis et riche ;

  • Bien évidemment, faire la démonstration de sa connaissance du monde anglo-saxon sera récompensé. De toute façon, une compréhension véritable de l'article à analyser ne peut passer que par la mobilisation de ces connaissances.

Dans le détail, l'épreuve se décompose en deux exercices qui comptent chacun pour 50 % de la note finale : 4 questions de compréhension portant sur un article de la presse anglo-saxonne (pas d'inquiétude, ils sont en général issus des grands classiques The Economist, The Guardian, The New York Times, etc.) et un essay de 2 pages. Remarquons tout de suite que du point de vue de la préparation, l'épreuve d'anglais de Sciences Po Paris a l'avantage certain d'être assez « compacte » : vous allez devoir principalement travailler votre expression écrite.

Les questions de compréhension

Voici ce que le site de Sciences Po nous dit de cet exercice :

Cette partie de l'épreuve nécessite une lecture et une analyse approfondies du texte et des énoncés des différentes questions de compréhension. Il ne suffit pas toujours de dérouler l'article dans l'ordre des paragraphes pour trouver la réponse à chaque question. Les éléments de réponse peuvent se trouver dispersés et, dans ce cas, il est nécessaire de les rassembler sous une forme synthétique. Par ailleurs, les questions sont souvent libellées dans des termes différents de ceux qui sont utilisés par l'auteur.

Quelques conseils méthodologiques pour bien réussir cette partie :

  1. Chaque question doit être lue et relue intégralement. Les questions doivent être soigneusement analysées et comprises par rapport au texte.
  2. Les candidats ne doivent pas reprendre les termes de la question ni la reformuler mais répondre à la question. Ils doivent utiliser l'information fournie par le texte mais ne doivent pas paraphraser ce dernier.

Il n'est pas de rapport de jury d'anglais qui ne mentionne la paraphrase, ennemie numéro un du correcteur. Le délayage/remplissage/vague reformulation de la question que vous venez de lire n'a jamais trompé qui que ce soit. Nous nous devons d'insister : n'ayez pas recours à cet vaine (et irritante) tactique.

3. D'une manière générale les candidats devront respecter l'espace laissé pour chaque réponse qui est tout à fait suffisant pour une écriture normale. Il ne faut surtout pas remplir l'espace en serrant au maximum son écriture. La copie est conçue pour être aérée, agréable à lire et pour que le correcteur puisse annoter la copie. Les réponses trop longues seront sanctionnées.

Vous n'aurez donc que 5 lignes pour répondre à chaque question, ce qui va vous imposer d'écrire de manière concise, c'est-à-dire vous approprier la logique de l'anglais écrit, et surtout ne pas écrire en anglais en suivant une syntaxe française.

L'essay

Il s'agit de la partie la plus délicate de l'épreuve. Souvent négligé par les candidats, faute de temps, c'est pourtant l'essai qui révèle de la manière la plus évidente les qualités ou les faiblesses de leur expression écrite en langue étrangère.

Les candidats devront :

  • introduire le sujet et définir l'approche qu'ils ont choisie ;

  • développer une argumentation personnelle et l'illustrer par des exemples ;

  • s'exprimer avec clarté pour mettre en valeur leurs idées ;

  • achever leur texte par une conclusion.

  • Parmi les défauts les plus souvent rencontrés, il faut citer :

  • des essais non terminés ou trop courts,

  • des essais hors-sujet,

  • la paraphrase,

  • une argumentation inexistante ou décousue.

Nous insisterons dans un premier temps sur l'importance de produire un texte argumentatif, sans tomber dans le piège de la mini-dissertation – qui justement parce qu'elle est « mini » ne présente pas un grand intérêt. Disons-le simplement : le correcteur veut que votre essai aille quelque part. 

Notons aussi qu'une bonne gestion du temps semble être un facteur essentiel de réussite. Disposant d'une heure et demie, vous pouvez décomposer l'épreuve de la manière suivante :

  • 15 minutes de lecture active de l'article. Ce dernier a tendance à être plus long à Sciences Po Paris que dans les IEP, il faudra par conséquent vous être entraîné à lire régulièrement ;

  • 20 minutes pour rédiger les réponses aux questions de compréhension ;

  • 50 minutes pour l'essay (20 minutes de préparation, 30 minutes de rédaction du développement) ;

  • 5 minutes de relecture.

2. Quelques conseils pour réussir l'épreuve

Voir, écouter, s'imprégner de l'anglais

L'apprentissage d'une langue opère par phases d'imprégnation/exposition suivies d'une phase de restitution/appropriation. Tout simplement : il va falloir procéder par imitation, en organisant une immersion dans l'anglais, sans faire trop intervenir la langue française. Pour réussir cette épreuve, il faut donc s'imprégner de tout ce qui touche à l'anglais et au monde anglo-saxon : voilà pour vous quelques pistes d'imprégnation.

  • Les joies de l'interdisciplinarité
    Commençons doucement par un exercice qui ne devrait pas être difficile à mettre en œuvre. Passant le bac, vous allez devoir rédiger des fiches de révision en histoire, géographie et pour certains d'entre vous économie. Profitez-en pour amorcer les fiches de repères culturels que vous préparerez pour le concours de Sciences Po. On l'a dit, vous devez disposer d'un certain nombre de repères sur le monde anglo-saxon. Tout ce qui y touche, de près ou de loin, dans le programme de terminale doit faire l'objet d'une courte fiche en anglais comportant le vocabulaire esssentiel de la question et quelques faits frappants.

  • Donc Wikipedia
    Afin de constituer vos fiches en français, vous avez certainement l'habitude de chercher les notices Wikipedia correspondantes. Allez systématiquement regarder la fiche dans sa version anglaise (notamment pour constituter vos fiches de vocabulaire thématique).

  • Courrier International
    Puisqu'il vous faut vous familiariser avec la presse anglo-saxonne, il semblerait naturel de plonger dans le grand bain directement avec le Financial Times. Cela constitue à notre sens une erreur tant le risque de dégoût est élevé. La lecture de Courrier International ne fera rien pour votre anglais mais peut vous permettre d'aborder plus doucement et globalement la presse en anglais, notamment lorsque le sujet de l'article est abordé avec un prisme radicalement différent dans les pays concernés (ex: minorités religieuses aux Etats-Unis). Les encarts qui décrivent le positionnement politique de chaque titre sont par ailleurs assez intéressants.

  • Les grands classiques : The Economist, The Guardian, The Washington Post, The New York Times (au moins deux fois par semaine)
    Vous devrez néanmoins assez vite vous frotter aux titres dont sont issus les articles de l'épreuve. Deux par semaine au début, puis plus si vous le pouvez. L'expérience nous a appris que la lecture avec dictionnaire était par trop fastidieuse. Notez plutôt les mots que vous ne reconnaissez pas, afin de vous entraîner à faire sans pour chercher le sens global. Ne les recherchez qu'ensuite. Vous pouvez le faire par exemple sur Wordreference, le site référence des traducteurs. Vous trouverez pour chaque mot ou expression des posts entiers pour vous expliquer chaque nuance. Notez également les expressions et images que vous avez trouvées intéressantes, que ce soit grammaticalement ou tout simplement parce qu'elles étaient amusantes. Vous les réemploierez dans vos essais d'entraînement. Notez bien que le principe fondamental reste que vous devez les trouver et vous les approprier vous-même.

  • Les séries (sous-titres) 
    Ne mentez pas : vous regardez des séries en anglais. Elles constituent heureusement une ressource pédagogique inestimable, pour peu que l'on ajoute un (tout) petit effort au plaisir du visionnage. Les séries ne doivent être regardées qu'en anglais avec éventuellement les sous-titres anglais. Les séries sont principalement intéressantes pour ce qui est de rendre votre expression spontanée et authentique en reprenant des tournures idiomatiques. Là aussi, un peu d'imitation ne fait pas de mal : vous pouvez travailler votre accent et faciliter la mémorisation en répétant (seul, si vous avez trop honte) vos répliques préférées. Etrange conseil, penserez-vous peut-être, mais faites-nous confiance, cela fonctionne.

Quelques mots sur la structure de l'essay

L'essai représente à la fois une figure imposée et l'épreuve reine pour évaluer votre niveau d'expression en anglais. Cet exercice doit être compris comme un moyen de vérifier que vous pouvez vous exprimer clairement et apporter une réponse structurée et argumentée au sujet. Un essai type fait intervenir trois moments principaux :

  • Le premier, et de loin le plus important, est votre thèse (« thesis statement » en anglais) qui va servir de guide à votre développement. Il s'agit de l'idée principale que vous allez vous efforcer de défendre ;

  • Le deuxième moment est le corps même de votre essai. Il doit être divisé en plusieurs paragraphes, en gardant à l'esprit le principe suivant : un paragraphe = un argument, qui s'appuie sur un exemple, un fait ou une citation ;

  • Le dernier est la conclusion, qui doit prendre appui sur votre thèse pour proposer une ouverture (sujet connexe, il ne s'agit pas de simplement répéter votre thèse).

Le thesis statement n'est pas une problématique ! Soyons honnêtes : l'essay est un exercice difficile à comprendre pour les élèves
français. Le formalisme de la dissertation française peut vous pousser à commettre des fautes irréparables si vous le projetez sur l'essay anglais. L'erreur la plus fréquente consiste à considérer la thèse comme une variante de la problématique française, ce qui est faux. Alors que la problématique représente le cadre de la discussion fictive thèse/antithèse, la thèse dans un essai doit être une réponse claire et directe à la question posée par le sujet. Logiquement, dès lors, l'annonce du plan qu'impose une dissertation n'est plus nécessaire, et peut même être absorbée par la thèse.

Dans une dissertation, vous devriez reformuler le sujet afin d'arriver à une problématique-cadre, et l'on vous invite par ailleurs à ne pas répondre immédiatement à cette question. A l'inverse, dans un essay, la thèse prend obligatoirement la forme d'une réponse à la question posée. Dès lors, il devient impossible de rester évasif en introduction. Avec l'exemple cité, une thèse pourrait être : « Promoting a green image seems credible so long as countries also undertake major tangible work to reduce their carbon footprint. » Notez bien que la forme de la thèse ne peut être qu'affirmative.

Il existe des dizaines d'autres conseils tant sur la méthodologie de l'épreuve que sur les comportements à adopter le jour J afin d'être sûr de se singulariser des autres candidats. Suivre une préparation avec Aurlom, c'est être suivi et encadré par des professeurs concepteurs et correcteurs des épreuves.

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