Les Sciences Économiques et Sociales au concours d'entrée à Sciences Po Paris

Au concours d'entrée au Collège Universitaire de Sciences Po Paris, chaque étudiant passe une épreuve appelée "Épreuve à option". Si vous avez choisi de préparer l'option Sciences Économiques et Sociales pour cette épreuve, cette page est faite pour vous. 

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1. Présentation de l'épreuve de Sciences Économiques et Sociales

Les Sciences Économiques et Sociales (SES) représentent la discipline majoritairement choisie par les étudiants qui se présentent au concours d'entrée en première année de l'IEP de Paris. Logiquement, les élèves de ES sont également ceux qui sont les plus nombreux parmi les admis : ils réprésentent chaque année plus de la moitié des admis.

Les élèves qui passent un baccalauréat ES sont donc clairement les plus nombreux à se présenter au concours et à être admis. Naturellement, ils choisissent la discipline majeure de leur cycle terminal (première et terminale) du lycée : les SES. L'option SES n'est pas l'épreuve écrite la plus difficile. Bien sûr, il y a quelques pièges à éviter, mais d'une façon générale, un étudiant bien préparé peut obtenir une très bonne note. Il serait donc « contre-productif » de ne pas se préparer à cet examen avec le plus grand sérieux. Nous faisons cette précision évidente car son nom est une sorte de « piège » à lui tout seul : il s'agit bien d'une « épreuve à option », c'est-à-dire d'une épreuve avec un choix parmi trois disciplines, et non pas d'une « option » comme il en existe au baccalauréat (qui retient rarement l'attention des postulants). D'ailleurs, le coefficient des SES pour le concours de Sciences Po est le même que l'histoire (2) : il convient donc, répétons-le, de l'aborder extrêmement bien préparé. Cette préparation doit tenir compte de quelques lignes directrices :

• Comme en histoire, il est impératif de bien connaître son cours. Sans une parfaite maîtrise des concepts et des mécanismes du programme, il est impossible de rendre une bonne copie

• Comme en histoire, il s'agit d'une condition nécessaire mais pas suffisante : il faut savoir manier les concepts de la discipline, utiliser le vocabulaire économique et sociologique attendu à bon escient, proposer un raisonnement structuré qui suit des étapes bien précises et limiter au maximum les erreurs de syntaxes et/ou les fautes d'orthographe.

Avec l'épreuve de SES, vous pouvez parfaitement mesurer l'importance de débuter très tôt votre préparation au concours. En effet, son programme porte essentiellement sur les thématiques enseignées en classe de première ES. Il faut néanmoins aussi assimiler les deux premiers grands thèmes d'économie de la classe de terminale. A la lumière de ces remarques, vous devez saisir combien la première base de votre préparation est constituée par un travail régulier et rigoureux au lycée. Il est très important de se montrer actif et réactif dans les cours de SES, de ne jamais en sortir sans être certain d'avoir tout compris – le « j'ai rien compris mais je reverrais cela tranquillement à la maison » qui court fréquemment parmi les élèves est à proscrire –, ce qui suppose de ne pas hésiter à vous appuyer sur le savoir de votre enseignant, à le questionner en classe – mais aussi à la fin des cours.

Vous avez aussi tout intérêt à investir dans un dictionnaire de SES pour ficher les définitions des concepts-clés qui peuvent intervenir dans la formulation des questions du sujet. Il en existe de nombreux sur le marché et vous pouvez assez facilement faire votre choix. De notre point de vue, le meilleur est sans aucun doute celui de Jean-Yves Capul et Olivier Garnier intitulé Dictionnaire d'économie et de sciences sociales (collection Initial, Hatier) car les auteurs ne se contentent pas de livrer les définitions strictement mais cherchent à les replacer dans un contexte économique et/ou sociologique plus large, faisant référence aux théories et même à l'actualité.

Reste que le travail au lycée est absolument fondamental : dites-vous bien que tous les contrôles ou Bac blancs de SES auxquels vous serez confrontés en classe de première et de terminale sont autant d'occasion de préparer le concours de Sciences Po. Comme pour toutes les autres épreuves, l'entraînement est une clé essentielle de la réussite : plus vous pratiquerez des SES, plus vous augmenterez vos chances de décrocher une excellente note. Il est d'ailleurs astucieux de multiplier les supports d'apprentissage : le cours, le manuel, le dictionnaire, des ouvrages mais aussi la presse. Sur ce dernier point, nous vous conseillons deux pistes :

• Alternatives Economiques : il s'agit du magazine qui est le plus proche du savoir demandé en SES. Il est impératif de s'y abonner et de le « dévorer » dès son arrivée (et même de ficher certains articles). La lecture d'Alternatives Economiques vous donnera une approche de la théorie directement reliée à l'actualité politique, économique et sociale. La limite étant que la rédaction se réclame explicitement d'une ligne idéologique – proposer une politique économique « alternative » – qui ne doit en aucun cas transparaître dans vos copies. Il faut donc accompagner la lecture de ce magazine d'un autre support de presse...

• Le Monde : la lecture en est moins aisée qu'Alternatives Economiques. Par conséquent, nous vous conseillons de l'acheter en kiosque lorsque vous savez avoir le temps de le décrypter. En agissant ainsi, le risque est bien sûr de finalement ne jamais le lire. Ce serait dommage car il existe un supplément « économie » tous les jours qui apporte beaucoup dans l'optique du concours.

L'épreuve de SES se présente sous la forme de deux questions. La première porte sur un mécanisme microéconomique ou macroéconomique. La seconde demande de produire un raisonnement structuré (avec introduction, développement et conclusion) en vous appuyant sur un dossier documentaire de quatre documents. Nous pouvons d'ores et déjà vous indiquer que :

• Une grande partie de votre réussite se joue sur la façon dont vous allez répartir votre temps. Vous disposez au total de trois heures pour répondre aux deux questions. On peut se reporter au barème de l'épreuve pour déterminer le temps à passer sur chacun des deux exercices. La première question est notée sur 6 points, soit un peu moins du tiers du total des points possibles (20 points) : il ne faut donc en aucun cas dépasser une heure pour la résoudre. Si vous y parvenez en 40 minutes, cela semble le plus adapté. La seconde question, elle, est notée sur 14 points (plus des deux-tiers du barème total) et doit donc concentrer une grande partie de votre effort : les étapes pour arriver à une copie convenable sont nombreuses et il paraît bien difficile de s'en passer. Par conséquent, nous vous conseillons donc d'y consacrer plus de 2 heures – l'idéal étant sans doute 2 h 20 ;
  
  
• Le jury accorde une grande importance à la présentation de votre copie. Nous vous conseillons de prendre une nouvelle feuille pour répondre à la deuxième question. A l'intérieur de vos réponses, nous pensons qu'il faut aérer le plus possible votre copie en sautant des lignes (évidemment, sans le faire de façon anarchique : seulement entre les grands arguments en réponse à la première question et en suivant les règles d'une composition pour le second exercice). Dans le cadre de la présentation, nous l'avons déjà signalé, il est également très important de faire attention à votre syntaxe et à votre orthographe. Nous croyons bon d'insister sur un point déjà mentionné : obtenir une excellente note à l'épreuve de SES est possible à condition de fournir un travail régulier, organisé, et qui comprend un entraînement intensif. Il convient également de garder en tête les règles méthodologiques.

2. La question d'analyse microéconomique ou macroéconomique

Voici comment l'IEP de Paris présente ce premier exercice :

« Cette question porte sur un mécanisme microéconomique ou macroéconomique du programme qu'il faudra présenter, éventuellement illustrer, et expliquer. Il pourra être demandé au candidat de réaliser une représentation graphique ou de construire un schéma. »

Même si cette description reste assez sommaire, il est possible de formuler plusieurs observations importantes :

1. Il s'agit de rendre compte d'un mécanisme microéconomique ou macroéconomique. La microéconomie n'est présente en tant que telle uniquement dans le programme de SES de la classe de première. Il est donc nécessaire de lui accorder une attention toute particulière – au contraire de ce qui se pratique dans l'optique du baccalauréat. En effet, le sujet de SES du bac peut théoriquement être inspiré par un thème du programme du cycle terminal qui comprend donc bien celui de la classe de première. Or, dans les faits, il est assez rare que des notions vues en première soient exigées le jour du bac, si bien que les élèves (et les professeurs) ont tendance à se focaliser sur celui de terminale. Ce serait une grave erreur dans le cadre de la préparation au concours de Sciences Po : il est tout à fait fondamental d'approfondir votre connaissance du programme de première ;

2. Seconde remarque : l'objectif de votre réponse n'est pas seulement de retranscrire une partie du cours ; vous devez aussi l'expliquer et l'illustrer. Il est donc essentiel de bien comprendre ce que vous apprenez et d'être capable de donner des exemples. Nous vous conseillons de les prévoir dans le cadre de votre apprentissage, de ne jamais reporter un mécanisme microéconomique ou macroéconomique sur vos fiches sans ajouter des illustrations (en prévoyant d'être capable de bien les développer) ;

3. Enfin, les instructions de l'IEP de Paris sont très claires en ce qui concerne l'exigence d'une représentation graphique ou d'un schéma. Même conseil que précédemment : chaque fois que des courbes ou des schémas sont associés à un mécanisme microéconomique ou macroéconomique, il paraît essentiel de les maîtriser parfaitement.

En 40 minutes (temps idéal, selon nous, pour répondre à cette première question), il nous paraît inenvisageable de tout rédiger au brouillon puis de recopier au propre. Nous pensons qu'il faut seulement porter les axes importants de votre réponse sur une feuille de brouillon et ensuite de rédiger directement au propre. Par contre, si vous avez besoin de reproduire une représentation graphique ou un schéma, il est sans aucun doute utile de le réaliser une première fois sur votre brouillon – de façon à n'avoir pas à reprendre une autre copie en cas d'erreur(s), davantage susceptible(s) de se produire au moment de composer un graphique ou un schéma. 

Nous vous conseillons également de rédiger une réponse avec des phrases courtes, qui révèlent toujours une argumentation dans le sens de la consigne. Il peut s'agir d'une question de cours au sens strict. Dans ce cas, au-delà de la parfaite connaissance du point concerné et de votre faculté à bien le restituer, la différence se fera sur votre capacité à bien l'illustrer et sur la qualité de votre représentation graphique. Mais rien n'interdit au concepteur du sujet d'aller chercher plus loin en proposant une question qui réclame une certaine adaptation du cours, précisément pour éviter d'avoir des élèves qui se contentent d'une simple récitation.

Il faut avant tout... répondre à une question. Sans aucun doute pour se rassurer, vous avez pourtant tendance à réciter ce que vous savez sur chacune des deux notions sans analyser ce qui permet de les relier, en quoi l'une est la conséquence de l'autre, etc. C'est un écueil qu'il faut absolument éviter en cherchant à vous servir de votre cours en l'adaptant à l'angle retenu par le libellé. Ici, comme très souvent, l'entraînement est salutaire. 

3. Le raisonnement s'appuyant sur un dossier documentaire

Voici comment l'IEP de Paris présente l'exercice :

Vous aurez noté que le dossier documentaire ne peut être composé que d'un seul texte. Les autres documents étant nécessairement des tableaux ou des graphiques livrant des données statistiques qu'il est essentiel de savoir insérer dans son développement. D'une façon générale, il est impératif de bien analyser les documents qui vous sont soumis à l'étude et de bien les utiliser dans le cadre de votre raisonnement. Une partie non négligeable de la notation porte clairement sur la façon dont vous êtes capable de vous servir des éléments présents dans les quatre documents. Enfin, point fondamental, au regard de ce que nous avançons ci-dessous, vous aurez relevé que la présentation de Sciences Po prend le soin de préciser que le candidat doit développer un raisonnement articulé autour des trois grandes parties de la dissertation (introduction, développement et conclusion) et, surtout, que le développement doit « structuré ». Par conséquent, nous vous renouvelons notre conseil d'appliquer à cet exercice de l'épreuve de SES les règles principales de la dissertation. Au-delà de l'exigence du concours, cela vous imposera une rigueur dans votre approche de la réponse à la question posée qui ne pourra que vous aider à bien charpenter votre devoir.

Ajoutons que la présentation de Sciences Po stipule bien que le thème retenu pour formuler le sujet du « raisonnement » peut provenir des chapitres d'économie, de sociologie et des deux que l'on nomme « regards croisés ». Le programme retenu pour l'épreuve fait donc bien appel à toutes les dimensions des sciences économiques et sociales étudiées en classe de première et de terminale ES. Précisions que les parties « regards croisés » mêlent justement savoirs économiques et sociologiques – et, peuvent éventuellement, faire intervenir de la science politique. Il convient de les travailler avec le même sérieux que les thématiques d'économie – qui, rappelons-le, ont eu la préférence des concepteurs des sujets jusqu'à présent – et de sociologie.

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4. Programme pour l'épreuve de Sciences Économiques et Sociales 2019

Nous vous proposons de découvrir ci-dessous le programme à travailler pour réussir votre épreuve de Sciences Économiques et Sociales en 2019 :

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