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Sciences Po : l'épreuve d'Histoire au concours d'admission en première année

Modifié le 20/01/2019

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Une épreuve, un ou deux exercices

À Sciences Po Paris

Depuis la réforme du concours entreprise par Sciences Po Paris en 2013, l'épreuve d'Histoire se présente sous la forme de deux exercices obligatoires :

(1) La composition avec un sujet offrant le choix entre deux intitulés

(2) L'étude critique d'un ou deux document(s)

Vous avez 4 heures pour résoudre les deux « problèmes ». On recommande de ne pas partager son temps de façon égale entre les deux exercices. En effet, la composition en demande davantage, aussi devez-vous sans doute lui consacrer autour de 2 h 30. Mais il convient de ne pas dépasser cette mesure car l'étude critique d'un ou deux document(s) réclame également du temps : 1 h 30 est certainement le minimum, en particulier parce que le(s) document(s) est (sont) généralement assez longs (au moins deux pages a priori).

Voici comment Sciences Po Paris présente son épreuve :

L'épreuve d'histoire dure 4 heures, est affectée d'un coefficient 2 et se compose de deux exercices obligatoires :

1. Une composition en réponse à un sujet (au choix parmi deux proposés). Cette composition permet au candidat de montrer qu'il sait analyser et problématiser un sujet, qu'il maîtrise les connaissances nécessaires et qu'il sait les organiser. Le candidat, pour répondre au sujet, rédige un texte comportant une introduction, plusieurs parties structurées et une conclusion ; il peut intégrer dans sa composition une (ou des) productions(s) graphique(s).

2. L'étude critique d'un ou de deux document(s), accompagné(s) d'une consigne visant à orienter le travail des candidats. Cette étude permet au candidat de montrer qu'il sait rendre compte du contenu du ou des document(s) proposé(s) et dégager ce qu'il(s) apporte(nt) à la compréhension de situations, de phénomènes ou de processus historiques. Le candidat met en œuvre les démarches de l'étude de document en histoire :

- en dégageant le sens général du ou des document(s), en relation avec la question historique à laquelle il(s) se rapporte(nt) ;

- en présentant l'intérêt et les limites éventuelles du ou des document(s) pour la compréhension de cette question historique et en prenant la distance critique nécessaire ;

- en montrant, le cas échéant, l'intérêt de la confrontation de documents.

Au concours commun des IEP de province

Seule la composition est demandée au concours commun des IEP de Province. 

Un exercice exigeant

L'épreuve d'histoire au concours de Sciences Po est réputée difficile. Vous avez souvent de grandes appréhensions au moment d'en entamer la préparation, puis encore ensuite en cours de préparation – en particulier, devant la masse des connaissances à assimiler. Pourtant un travail méthodique et régulier, commencé dès le début de l'année de première, doit permettre de réussir à lever toutes les difficultés de cette épreuve.

  • Un travail méthodique

    Réussir un concours suppose d'être prêt le jour J. A l'image des sportifs qui s'entraînent toute l'année pour livrer leur meilleure performance le jour de la compétition, au moment qui compte vraiment – pensez au coureur de 100m qui joue, en 10 secondes, une partie de sa carrière en finale des Jeux olympiques –, vous devez, le plus souvent possible, vous entraîner aux épreuves.

  • Un travail régulier

    Le niveau de culture générale et historique qui est demandé pour le concours ne se bâtit pas dans les quelques semaines qui précèdent les épreuves mais sur une longue durée. Il s'agit donc d'un travail de longue haleine qui suppose d'être décliné sur un an (en fin de première) ou, mieux encore, sur deux ans (en fin de seconde). La régularité dans le travail permet d'intégrer et, surtout, de maîtriser des connaissances importantes – en termes de quantité mais aussi de qualité – et ainsi de ne jamais être surpris par un sujet.

La composition

Sciences Po nomme « composition » ce qui est traditionnellement appelée « dissertation ». Une première difficulté vient, on l'a dit, du temps que vous possédez pour réaliser cet exercice. Traditionnellement, les concours proposent des dissertations d'histoire en 4 heures (éventuellement avec une carte à réaliser, ce qui demande moins de temps qu'une « étude critique de document(s) »). Pour Sciences Po Paris, vous n'avez donc qu'autour de 2h30. Bien sûr, rassurons-nous en rappelant une évidence : le correcteur connaît cette contrainte forte. Reste qu'il est impératif de bien s'organiser pour ne pas mettre en danger la résolution sereine du second exercice du sujet d'histoire : l'étude critique de document(s).

Une première façon d'optimiser ses chances consiste à préparer sa conclusion au brouillon puis de la rédiger directement sur une feuille à part, ce qui permet de la glisser dans sa copie en cas de manque de temps. L'idée est la suivante : il est préférable d'avoir une conclusion finie et soignée, puisqu'il s'agit de la dernière impression laissée au correcteur ; de même que sur un plan purement comptable, il vaut mieux ne pas parvenir à achever sa troisième partie – à condition qu'elle ne soit pas complètement escamotée – plutôt que de rendre une conclusion bâclée, voire pas de conclusion du tout, comme le font trop souvent les candidats. Nous vous conseillons donc fortement de rédiger votre conclusion tout de suite après avoir bien analysé le sujet.

Une dissertation est une démonstration. Ce point est essentiel : disserter ne signifie en aucune façon de présenter une somme de connaissances liée au sujet posé, sans que celle-ci soit parfaitement organisée. Disserter, c'est démontrer. Une bonne dissertation cherche à répondre à une problématique en agençant des arguments qui vont dans le sens d'une démonstration. Les étudiants ont souvent du mal à saisir que l'apprentissage du cours (dates, faits historiques, auteurs, etc.) ne peut suffire à écrire une bonne dissertation. La connaissance, même parfaite, du programme d'histoire est une condition nécessaire mais pas suffisante pour obtenir une bonne note. En plus de très grandes connaissances, il est impératif de bien saisir les attentes du sujet – et éviter le hors-sujet – et de bien problématiser sa réponse. Il faut également respecter un certain nombre de conventions de présentation/rédaction pour convaincre le correcteur.

La dissertation est l'exercice-roi des concours car elle permet de vous sélectionner sur des capacités jugées fondamentales pour la suite de vos études mais aussi pour votre parcours professionnel :

  • Ne pas se laisser déstabiliser par un sujet formulé de façon inédite. Ici, l'entraînement est la condition de la réussite. Plus vous avez réfléchi à des sujets, plus grande est votre chance de rester serein. D'autant qu'un sujet se présentant originalement finit toujours, à la réflexion, par croiser des sujets rencontrés au cours de votre préparation, si celle-ci s'est déroulée comme nous vous le conseillons ;

  • Avoir le goût du débat intellectuel. Une dissertation est une démonstration argumentée ;

  • Se servir de ses connaissances et de sa culture pour répondre précisément à une question. C'est un point très important : une dissertation ne consiste pas à réciter des cours mais à sélectionner, dans l'ensemble de ses connaissances, de ce qui peut servir (ou pas) à alimenter votre démonstration. Votre capacité à trier au sein de ce que vous savez est une qualité attendue par le correcteur. De même qu'il faut impérativement organiser son travail autour de notions et de concepts qui doivent être illustrés par des exemples variés. Il ne s'agit en aucun cas de livrer une suite de faits et/ou de dates et/ou de chiffres mais bien de proposer une analyse argumentée. Un correcteur est davantage bienveillant avec un étudiant qui oublie une connaissance (non fondamentale) – comme une date secondaire – mais qui offre une analyse personnelle plutôt qu'avec celui qui propose une récitation non organisée de faits (même s'il n'y a aucune erreur). La réflexion personnelle est préférée à la mémoire !

  • Savoir exposer clairement ses idées. Il faut parvenir à démontrer en usant d'un style simple mais « efficace ». Les qualités de rédaction sont évidemment appréciées par les correcteurs.

On peut donc recenser trois grands critères d'évaluation systématiques et qui se cumulent :

  • La richesse du contenu (les faits historiques mobilisés, les références bibliographiques utilisées, les auteurs convoqués, etc.) ;

  • La qualité de la réflexion. La pensée doit être pertinente et argumentée ;

  • La cohérence de la démonstration. Une dissertation doit présenter un fil conducteur parfaitement identifiable.

Pour se donner toutes les chances de mettre en avant ces qualités, il faut respecter des normes de présentation. Une dissertation est un exercice codifié, composée de trois blocs : l'introduction, le développement et la conclusion. Réussir une dissertation suppose donc de respecter un certain nombre de règles, à commencer par celles qui président à la rédaction de l'introduction et de la conclusion. Vous serez peut-être surpris de voir que nous ne respectons pas ici l'ordre qui sera celui de votre copie. En fait, nous avons fait le choix de vous indiquer les éléments méthodologiques dans l'ordre que vous devrez retenir au brouillon. Contrairement à ce que pensent de nombreux étudiants, il est hautement préférable de rédiger la conclusion juste après l'introduction et donc avant de réfléchir plus avant au développement. Outre l'argument du temps déjà évoqué, vous devez bien comprendre que la conclusion est la réponse (directe) à l'introduction. De nombreux correcteurs préfèrent d'ailleurs lire la conclusion d'une copie juste après avoir lu l'introduction de façon à bien mesurer la cohérence démonstrative de la copie. Point important : la conclusion est la réponse apportée à l'introduction. Elle doit être rédigée avant le développement.

Second exercice : l'étude critique de document(s)

L'épreuve d'histoire du concours d'entrée à Sciences Po Paris présente cette particularité de proposer un second exercice obligatoire : l'étude critique de document(s). Avec la difficulté réelle du temps à lui consacrer : seulement 1 h 30 ! Il s'agit néanmoins d'un exercice classique en histoire puisqu'il est exigé au baccalauréat.

Quelles sont les attentes du correcteur ? Autrement dit, quelles sont les grandes qualités évaluées lors de la lecture d'une étude de(s) document(s) ? Il y en a au moins trois :

  • Votre faculté à comprendre et à interpréter un ou des document(s) ; il s'agit aussi de savoir le(s) contextualiser, le(s) expliciter et le(s) analyser ;

  • Votre capacité à mobiliser les « bonnes » connaissances pour fournir une analyse historique précise ; à partir du contenu du (des) document(s), l'objectif est de démontrer une bonne compréhension du phénomène historique présenté ;

  • Votre faculté à produire un commentaire structuré et argumenté, porté par un style agréable, et qui parvient à faire ressortir les grandes idées du (des) document(s) ; Vous devez nécessairement en dégager les idées générales, en définir l'intérêt (la portée) et les limites au regard de l'évènement historique interrogé ; s'il y a deux documents, une attention toute particulière sera portée sur votre capacité à trouver des liens entre eux et/ou à les confronter.

L'étude critique de document(s) consiste en fait à vous placer dans la position de l'historien-chercheur. Vous devez en effet proposer une analyse critique d'un événement historique en vous appuyant sur le premier matériau de l'historien : le document et, très fréquemment, le texte. Rassurez-vous, le correcteur sait que vous êtes encore en apprentissage et il n'a pas les mêmes attentes que face au commentaire d'un historien aguerri. Reste que vous devez bien travailler à partir d'un (des) document(s), ce qui permet – on l'a dit – de distinguer d'autres qualités que la composition : expliquer et critiquer le(s) document(s) de façon à le(s) rendre plus explicite et de mettre en lumière ses enjeux historiques. Avant de détailler précisément ce que l'on entend par là, vous devez absolument retenir que votre étude doit se « focaliser » sur le(s) document(s), ne jamais s'en éloigner trop longtemps... On a donc coutume de synthétiser les attentes d'une étude critique de document(s) par ces deux verbes : expliquer et critiquer.

Le premier objectif de votre commentaire – expliquer – consiste donc à éclairer les enjeux portés par le(s) document(s). En restituant le contexte historique, en présentant les acteurs principaux et en expliquant les passages les plus importants, vous devez en permettre une meilleure
compréhension. Il s'agit bien d'expliquer le(s) document(s).

Le second objectif de votre commentairecritiquer –, aussi important que le premier, suppose d'analyser la pertinence du (des) document(s) au regard de l'évènement historique étudié. Cela consiste à démontrer son intérêt mais aussi à souligner ses lacunes. Votre analyse historique doit vous permettre de répondre à une problématique que vous aurez proposée. Signalons toutefois qu'une consigne accompagne le ou les document(s) afin de guider votre réflexion. Vous n'êtes donc pas totalement « seul » face au(x) document(s). Vous devez impérativement bien comprendre cette consigne et lire le(s) document(s) en l'ayant en tête : on vous propose en réalité une lecture orientée. Un libellé différent, bien qu'avec le(s) même(s) document(s), donnerait immanquablement un autre résultat. Il est donc très important d'en comprendre chaque terme et d'en définir les termes clés (vous utiliserez ces définitions de l'introduction de votre étude, à l'instar de ce qui est demandé dans une introduction de dissertation). En identifiant les parties du cours auxquelles la consigne fait référence, vous gagnerez un temps précieux pour la mobilisation de vos connaissances. Généralement, le sujet est explicite et précise assez clairement les questions qui doivent être traitées dans le cadre de votre commentaire. Dès lors, vous pouvez souvent avoir une première idée du titre de vos parties (ou axes) rien qu'en le lisant. Au total, cette consigne apparaît donc bien comme essentielle tant elle « dirige » votre analyse et votre étude critique de(s) document(s).

Programme 2019 de l'épreuve d'Histoire

À Sciences Po Paris

Chaque année, le programme à étudier pour cette épreuve change. Retrouvez-ci dessous le programme pour l'année 2019

1. CROISSANCE ECONOMIQUE ET MONDIALISATION DEPUIS LE MILIEU DU XIXe SIECLE 

1.1 La croissance économique et ses différentes phases depuis 1850.

1.2 Les économies-monde successives (britannique, étatsunienne, multipolaire) depuis 1850.

2. LA GUERRE ET LES REGIMES TOTALITAIRES AU XXe SIECLE

2.1 La Première Guerre mondiale : L'expérience combattante dans une guerre totale.

2.2 Les régimes totalitaires dans l'entre-deux-guerres : genèse, points communs et spécificités.

2.3 La Seconde Guerre mondiale :

  • Guerre d'anéantissement et génocide des Juifs et des Tziganes.
  • Les combats de la résistance française contre l'occupant et contre le régime de Vichy.
  • La dénazification de l'Allemagne et le procès de Nuremberg.

2.4 La Guerre froide, conflit idéologique, conflit de puissances : l'exemple de Berlin (1945-1989).

3. LA RÉPUBLIQUE FRANÇAISE FACE AUX ENJEUX MAJEURS (FIN DU XIXe SIÈCLE - XXe SIÈCLE)

3.1 La République, trois républiques :

  • La difficile affirmation républicaine dans les années 1880-1890.
  • Des idéaux de la Résistance à la refondation républicaine après la Libération (1944-1946).
  • Une nouvelle République (1958-1962).

3.2 La République et les évolutions de la société française :

  • La population active française, reflet des bouleversements économiques et sociaux depuis 1914.
  • La République et la question ouvrière : le Front populaire.
  • L'immigration et la société française au XXe siècle.
  • La place des femmes dans la société française au XXe siècle.

3.3 La République face à la question coloniale :

  • L'empire français au moment de l'exposition coloniale de 1931 : réalités, représentations et contestations.
  • La guerre d'Algérie

Au concours commun des IEP de province

1 - Puissances et conflits dans le monde depuis 1945

L'accent sera mis sur les États-Unis et la Chine dans leurs rapports avec le monde depuis 1945. On insistera sur les conflits de la guerre froide et de la décolonisation. On s'intéressera à un foyer de conflit particulier : le Proche et Moyen-Orient.

2 - La France depuis 1945 : évolutions institutionnelles et politiques

Les candidats aborderont les changements institutionnels, les modifications des rapports de force politique et les évolutions du mode de gouvernance.

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